Les résultats en sont donc modifiés, mais restent toujours largement en faveur de la Suisse.
Hélas, tout comme en France, le "salaire de base" est le "salaire brut", c'est-à-dire, comme le rappelle Georges Lane, le prix total du travail moins les prétendues cotisations payées par l'employeur (alors qu'elles sont payées par l'employé) - c'est-à-dire qu'une partie du vol étatique est cachée par un artifice de vocabulaire, celui des cotisations prétendument "patronales".
Voici de nouveau la feuille de paie d'un salarié (à temps partiel), frontalier, en Suisse (Genève) :
Salaire de base : 5700 CHF
Retenues salariales :
- AVS/AI/APG 5.05% sur 5700 = 287.85
- chômage 1.00% sur 5700 = 57.00
- assurance maternité 0.04% sur 5700 = 2.60
- impôt à la source 2.76% sur 5700 = 157.30
- LPP = 806.00
Total déductions sociales (part salariale) = 1310.75 CHF
Retenues patronales (extrapolation à partir des retenues salariales et de ce que j'ai trouvé sur la législation sociale suisse) :
- AVS/AI/APG 5.05% sur 5700 = 287.85
- chômage 1.00% sur 5700 = 57.00
- LPP = 806.00
Explications complémentaires :
- la loi sur la LPP (art. 16 et 66, al. 1, LPP), retraite complémentaire obligatoire, oblige l'employeur à prendre en charge au moins l'équivalent de la cotisation salariale ;
- idem pour la cotisation AVS/AI/APG (retraite de base, invalidité, perte de gains) avec les mêmes taux que pour les cotisations salariales (respectivement 4,2% + 0,7% + 0,15% = 5.05%)
Ce qui porte le "salaire complet" à 5700+1150=6850 CHF.
Et donc le salarié touche 5700-1310=4390 CHF, soit 64% du salaire complet. Encore loin devant les 48% de la France !
Il se peut que la comparaison soit plus favorable encore, en effet la retraite complémentaire LPP dépend de la classe d'âge, et dans l'exemple le salarié a 50 ans. Mais j'ignore comment cette LPP est calculée exactement (ce qui est dommage vu que c'est un poste de coût important sur l'ensemble des cotisations).
7 commentaires:
Impeccable.
Il faudrait maintenant que vos lecteurs s'efforcent de dire, en employant les mêmes termes, ce qui se passe dans chaque pays de l'euro, de l'Union européenne, de l'économie occidentale, ... de l'économie mondiale.
On tiendrait alors le bon bout.
Au travail...
Et merci d'avance.
Un petit rappel qui change encore un peu les choses (dans le bon sens !) : les 64 % du salaire s'entendent impôts payés ! Pour avoir l'équivalent on France, il faut encore soustraire 115 euros d'impôts chaque mois pour un couple marié sans enfants avec 1 seul salaire. À comparer aux 157 CHF, quasiment le même montant.
À noter que les frontaliers qui travaillent dans les autres cantons (Vaud, Valais, Neuchâtel, Bâle, mais d'autres encore pour des frontaliers allemands ou italiens !) payent leurs impôts en France, suivant le barème et les taux français.
Une comparaison honnête (et efficace pour la démonstration) devrait se faire hors impôts sur le revenu. On aurait alors en Suisse 4547/6850 = 66 %, et en France 2662/5555 = 48 %.
Et pour finir, après les impôts, parlons TVA. En Suisse, le taux normal est de 7,6 % (taux réduit à 2.4 %), à comparer aux taux français de 19,6 % (taux réduit à 5,5 %).
Procéder hors impôts sur le revenu est d'autant plus honnête et important que, contrairement à ce qui est volontiers colporté, l'organisation de la sécurité obligatoire n'est pas un poste du budget de l'Etat, mais une organisation hier, à sa construction, entièrement indépendante de l'Etat, aujourd'hui "indépendante dans l'interdépendance", mais toujours à "prétendue comptabilité" séparée.
cf. par exemple mon livre sur http://www.facebook.com/note.php?created&&suggest¬e_id=123706271000730&id=133420430004030#!/pages/La-securite-sociale-et-comment-sen-sortir/133420430004030?ref=mf
ou bien sur http://blog.georgeslane.fr/post/2007/12/12/La-securite-sociale-et-comment-sen-sortir
Une petite information supplémentaire concernant la LPP, dite deuxième pilier. Il s'agit d'une retraite par capitalisation, obligatoire.
Le premier pilier, l'AVS, fonctionne par répartition, avec toutefois un matelas confortable créé avec la vente des stocks d'or de la BNS.
Enfin, le troisième pilier est une prévoyance retraite par capitalisation, mais facultative.
Avez vous vu la position du député UMP Lenoir (Cadre EDF) sur l'extension du statut EDF à toutes les entreprises du secteur avec sa taxe de 1% sur le CA pour les comités d'entreprise. En voilà encore un qui défend l'intérêt général des consommateurs..et qui apporte sa contribution à la compétitivité de la France. Il roule toujours pour son employeur qui avait du lui financer ses affiches..!
Vous savez, Philippe, on ne s'étonne plus de rien. La prédation étatique n'a pas de limites, et les bonnes raisons pour la justifier ne manquent pas !
La LPP, étant une retraite par capitalisation, tranche sur les autres prélèvements. Ce qui est regrettable est qu'elle soit obligatoire.
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